Reprise des activités: La pourvoirie St-Zénon se démarque par son humanité et sa capacité d’adaptation

En tant qu’entrepreneures, comment avez-vous vécu cet arrêt temporaire et obligatoire de vos activités? Avez-vous eu peur de tout perdre? Comment avez-vous trouvé la force de planifier la reprise? Nouvellement propriétaires, les deux entrepreneures que je vous présente ont réussi à tirer leur épingle du jeu en restant cohérentes à leurs valeurs.

Magalie Dionne et Sylvia Masson ont pris possession de la Pourvoirie St-Zénon il y a tout près d’un an. Le rêve ! La tête pleine de projets, dès le premier hiver, elles décident d’ajouter la pêche blanche à leur offre de services. 

Alors qu’elles croyaient aussi profiter de cette saison pour réaliser quelques projets sur le site, elles ont été agréablement surprises par l’engouement envers cette activité hivernale. 

Les chiffres des ventes hivernales et les réservations déjà inscrites au calendrier estival leur laissaient présager une année record pour la pourvoirie. Tout allait pour le mieux pour ces deux femmes d’affaires.

BANG! Mars 2020, la COVID-19 s’impose au Québec et le gouvernement annonce la fermeture de tous les établissements touristiques.

Magalie et Sylvia n’ont pas le temps de « digérer » l’information que le téléphone se met à sonner. Les clients sont inquiets face à leur réservation, d’autres veulent annuler leur séjour… c’est la panique! 

N’ayant pas eu le temps de préparer un « plan de match » puisqu’elles ont appris la nouvelle en même temps que leurs clients, Magalie et Sylvia s’activent à répondre à tous ces appels et à rassurer le plus possible leur clientèle.

Leur attention est aussi tournée vers leurs 2 employés qui sont aussi inquiets et ébranlés par la nouvelle. Ces deux employés sont précieux et elles travaillent de pair avec eux au quotidien pour le bon fonctionnement de l’entreprise. 

À contrecœur, elles n’ont d’autres choix que celui de leur annoncer qu’elles devront mettre fin temporairement à leur emploi. « Cette décision a été très difficile, car on est une famille ici! Ça ne s’est pas fait sans pleurs… » me confient-elles.

À tour de rôle, elles ont mis un genou par terre. « On a eu la chance de ne pas avoir nos moments creux en même temps. On a pu s’épauler et s’aider. C’est d’ailleurs la force de notre union, on a toujours été comme ça! » 

De nature optimiste, elles ont tout de même eu peur de tout perdre. « On n’avait aucune idée de combien de temps tout ça allait durer et la saison forte approchait à grands pas. C’était très difficile d’obtenir de l’information et de planifier la suite. On essayait de faire des plans, mais c’était loin d’être évident » racontent-elles. 

Nuits d’insomnies, inquiétudes, irritabilités, les émotions ont été au rendez-vous!

Échanger avec d’autres entrepreneures, via les services offerts par Evol, a été très libérateur et bénéfique pour elles. « Enfin, on se sentait écoutées et comprises par nos pairs! On ne se sentait plus seules! » 

Devant l’inconnue, elles ont opté pour la prévoyance. Elles ont commandé tout le matériel nécessaire à une réouverture possible selon les règles sanitaires. 

Elles ont déplacé ou annulé les réservations pour les premières semaines seulement, laissant la porte grande ouverte à une reprise rapide des activités. Elles ont même poussé l’audace à prendre des réservations lorsqu’elles recevaient ce type de demande. 

De plus, devant l’ampleur de la situation, Sylvia et Magalie ont décidé, temporairement, de ne pas encaisser les dépôts des clients. « La situation n’était pas facile pour personne et nos clients sont notre priorité! » Il fallait donc trouver le moyen d’assurer la survie de l’entreprise en maintenant le plus possible les réservations actuelles.

Elles se sont mises à réfléchir en mode adaptation et innovation. Comment poursuivre leur offre de service de façon graduelle en suivant les annonces de réouverture?

En ce sens, dès que cela a été possible, elles ont offert des demi-journées de pêche, sans hébergement. Une solution innovante dans leur secteur qui leur permettait de reprendre un peu leur souffle. 

Il faut se le dire, plusieurs dépenses avaient été engendrées et payées pour la saison estivale, et ce, bien avant le mois de mars. Les réponses positives face à cette nouvelle offre ont confirmé une fois de plus que Sylvia et Magalie avaient tout intérêt à suivre leur instinct.

La saison est maintenant officiellement ouverte et la pourvoirie revit tranquillement maintenant que la location de chalets est possible. « On reçoit beaucoup d’appels de demandes d’informations. Les gens ressentent le besoin de se retrouver en plein air présentement. Ça nous donne de l’espoir » me racontent-elles.

 « On reste positives et optimistes pour la suite. On a hâte que le site regorge de familles et de pêcheurs, parce qu’on aime ça et qu’on y croit à ce rêve! »

Magalie et Sylvia sont des entrepreneures inspirantes. Elles ont fait preuve d’une grande résilience et d’une solidarité hors pair à travers cette épreuve. Échanger avec ces deux entrepreneures brillantes, innovantes et très humaines m’a prouvé une fois de plus que notre Québec est rempli d’entrepreneures d’exception. J’irai assurément à leur rencontre cet été pour taquiner le poisson! Et je vous invite à prendre le temps de découvrir, vous aussi, une entreprise québécoise durant la belle saison!