Optimiser sa planification stratégique

Cet article est présenté par l'ordre des CPA.

Encore aujourd’hui, trop de PME québécoises n’ont pas de plan stratégique. Elles naviguent à vue d’œil, au gré des vents. Pour ces entreprises, la planification stratégique est souvent perçue comme une montagne, un processus long et complexe, qu’on ne sait comment aborder. Elles doutent aussi parfois de l’utilité réelle de ce processus. 

« C’est une grave erreur, affirme Richard Morrisseau. Faire une planification stratégique est un exercice extrêmement bénéfique pour toute entreprise, peu importe son âge, sa maturité, son secteur d’activité. Et ça peut être relativement simple. » C’est votre plan de match! Sans ce plan, comment voulez-vous motiver les collaborateurs à vous suivre et à aller dans la même direction que vous?

Richard Morrisseau sait de quoi il parle. Il est FCPA, associé chez les Brigades d’affaires Bluemind, un cabinet d’accompagnement stratégique pour les entreprises. Comptable, mais aussi stratège, Richard est spécialisé en planification stratégique, gouvernance, tableau de bord, approvisionnement et innovation. Des PME, il en a accompagné des centaines dans sa vie. Il est aussi un habitué des webinaires 20 minutes chez Evol.

Planification stratégique versus plan d’affaires

Un plan stratégique, ce n’est pas un plan d’affaires, nous rappelle d’entrée de jeu Richard Morrisseau. Ils sont utilisés à des moments bien différents. Pourtant, les deux sont souvent confondus. 

Un plan d’affaires est un document que l’on produit lorsque l’on veut investir dans un projet, comme par exemple lors du démarrage d’une entreprise, d’une acquisition, d’un investissement majeur, d’une expansion, d’un projet de construction, ou d’un agrandissement. Le but premier est d’évaluer la rentabilité potentielle du projet en question. On y utilise différents outils financiers comme la Valeur Actualisée Nette, le Retour sur Investissement, la période de recouvrement de l’investissement (payback), la façon de financer le projet, et plusieurs autres. Par exemple, lors du démarrage d’une entreprise, on décrira en détail comment vous comptez lancer, gérer et faire croître vos activités. Il comprend généralement une analyse de marché, une stratégie de marketing, un plan opérationnel, des prévisions financières et les besoins en financement. Il vous sera utile pour convaincre des investisseurs ou des partenaires.

En comparaison, un plan stratégique trace les grandes orientations à moyen ou long terme d’une organisation : il définit sa raison d’être, sa vision, ses valeurs, ses objectifs globaux, ses priorités et les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir. C’est un plan de match pour assurer la pérennité de l’organisation et la livraison des propositions de valeur dans le but d’atteindre la vision organisationnelle. Il est axé sur le moyen terme (habituellement trois ans) et sur la direction générale à suivre pour les prochaines années.

Le plan stratégique est une carte routière qui vous indiquera comment aller du point A au point B, en vous disant quelles routes emprunter et les embouteillages à éviter. Pour donner suite à une analyse de marché et à une analyse de la situation de l’organisation, il vous permettra d’identifier clairement votre différence, pourquoi les clients viennent vers vous.

Le type de planification stratégique selon le stade de l’entreprise

Le type de planification stratégique que vous déciderez de faire dépendra de la situation de votre entreprise. La démarche variera en longueur et en complexité selon les besoins de votre organisation. La planification stratégique est un processus qui s’échelonne sur plusieurs semaines. Ce n’est pas un événement ponctuel de deux ou trois jours, communément appelé lac-à-l’épaule.

Le processus comprend 2 grandes étapes : la réflexion stratégique et la planification stratégique. Chacune de ces deux étapes comprend des sous-étapes.

Richard Morrisseau distingue 5 niveaux de planification stratégique: de base, consolidation, transition, expansion et résilience. Examinons-les un à un.


De base

Son nom l’indique: c’est le niveau élémentaire que vous choisirez si votre entreprise n’a qu’un an ou deux. Vous définirez sa raison d’être, vous rédigerez un énoncé de vision, vous mettrez par écrit les valeurs auxquelles vous adhérez. C’est l’ADN de votre organisation.

L’appellation raison d’être a aujourd’hui remplacé la traditionnelle mission, mais elle désigne toujours ce pour quoi une entreprise existe, ce qu’elle fait, pour qui, et dans quel but. C’est une boussole qui guide vos actions au quotidien. 

La vision exprime ce que l’organisation aspire à devenir ou à accomplir à long terme; idéalement la formulation est brève et inspirante. À titre d’exemple, la vision que Google s’était donnée lors de sa création en 1998 était : Rendre l’information universellement accessible et disponible en un clic! 

Les valeurs représentent les comportements souhaités et valorisés dans votre organisation. Par exemple, le respect, l’innovation, l’engagement, et autres.


Consolidation

Les premières années sont souvent un peu chaotiques; ensuite, en temps normal, les choses se stabilisent un peu. C’est le moment de procéder au processus complet de planification stratégique.  On y valide l’ADN et la volonté des actionnaires, le tout complété par une bonne analyse des environnements interne et externe.  

Une fois que vous aurez confirmé vos assises, vous pourrez identifier vos enjeux et les priorités sur lesquelles vos objectifs seront définis. Cela vous permettra de mettre en valeur vos forces et d’améliorer certaines faiblesses. 


Transition

Il arrivera peut-être un jour que votre entreprise affronte des vents contraires, ou que quelque chose d’inattendu se produise. Vous ressentirez alors le besoin de vérifier si vous avez toujours le bon cap. Vous ferez alors une planification stratégique de transition: comment sortir rapidement de la tempête et retrouver des eaux plus calmes et plus propices à la croissance. 


Expansion

Au contraire, les vents vous avantagent et vous voulez profiter de ces alizés pour vous positionner sur de nouveaux marchés? Pour lancer un nouveau produit? On retourne à la table à dessin et on planifie stratégiquement avec des visées expansionnistes. Vous souhaiterez alors sécuriser vos équipes, vos processus, vos partenaires et autres atouts clés, afin de profiter au maximum de l’occasion à saisir. Un bon plan d’action sera nécessaire à livrer pour cette expansion.


Résilience

Il arrive que, malgré notre meilleure volonté et tous nos efforts, nous ne puissions éviter une sorte de déclin: un contexte défavorable fragilise l’entreprise et sa survie est menacée. Au lieu de se laisser abattre, il faut planifier pour des jours meilleurs. Ce sont souvent en ces périodes difficiles que les meilleurs stratèges se lèvent et se révèlent: vous avez une opportunité en or d’affirmer votre leadership en proposant à votre équipe un plan de résilience. C’est une occasion pour créer un océan bleu, c’est-à-dire développer un marché inexploré avec grand potentiel.

En somme, comme vous le constatez, il y a une approche stratégique pour chaque phase de vie d’une entreprise, nous rappelle Richard Morrisseau.

Un webinaire riche en information et en conseils à ne pas manquer

Selon le type de planification auquel vous vous livrerez, le processus ne sera pas le même. Dans ce webinaire, Richard Morrisseau vous présente un processus complet de réflexion stratégique, étape par étape, incluant les parties prenantes, la durée et le type d’exercices à réaliser avec votre équipe pour obtenir une vision claire de votre entreprise. 

Si vous avez une entreprise et que vous souhaitez démystifier la planification stratégique, ne ratez pas ce rendez-vous avec l’un des grands spécialistes du domaine au Québec.

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Pour regarder le webinaire Optimiser sa planification stratégique en 20 minutes :