L’importance de miser sur votre productivité en période d’incertitude

Les temps sont complexes pour certaines entreprises. Inflation, rareté de la main-d’œuvre, rupture dans la chaîne d’approvisionnement : les défis ne manquent pas. Heureusement, il existe aussi des solutions et de bons conseils à suivre, dont les plus pratiques ont été dévoilés le 19 octobre dernier dans le cadre d’un webinaire intitulé Des stratégies éprouvées pour améliorer la rentabilité de votre entreprise, présenté grâce au partenariat entre Evol et BDC.

En cette période où l’incertitude et l’instabilité règnent, les pratiques du passé ne garantissent plus le succès. Une récente étude de BDC suggère de se réinventer et d’oser faire autrement.

Cette étude indique d’ailleurs que les entreprises qui mettent de l’avant la productivité dans le contexte actuel s’en tirent mieux que celles qui n’en font pas une priorité. En effet, ces entreprises démontrent une meilleure performance et présentent une valorisation plus élevée. 

Mais comment augmenter la productivité de son entreprise?

Deux experts de BDC, Mathieu Galliot, économiste, et Stéphane Chrusten, spécialiste en efficacité organisationnelle, répondent à la question en proposant des solutions afin d’éclairer les propriétaires d’entreprise.

3 principaux défis qui peuvent menacer la croissance des PME

1. L’inflation a atteint en juin 2022 un sommet en 40 ans avec un taux de 8,1 %. Si la pandémie a d’abord exercé une pression à la baisse sur les prix, un revirement de situation a commencé à opérer dès juin 2020. La relance économique s’est accélérée et le coût de la vie s’est mis à grimper de façon spectaculaire.

La conséquence directe qui découle de cette poussée inflationniste a été une augmentation significative des taux d’intérêt.

Cela dit, la situation ne devrait pas perdurer; l’inflation semble vouloir se stabiliser, et la plupart des économistes prévoient une baisse des taux d’intérêt en 2023. 

2. La pénurie de main-d’œuvre se poursuivra pour encore plusieurs années. La situation est structurelle et pourrait se prolonger au moins jusqu’à la fin des années 2020.

Deux principaux facteurs expliquent ce phénomène :

  • La pandémie a ralenti l’immigration;
  • Le vieillissement de la population fait en sorte que la proportion de personnes âgées de 65 ans et plus augmente trop fortement par rapport à la population active. 

3. Les problèmes liés aux chaînes d’approvisionnement sont une conséquence directe de la pandémie. À titre d’exemple, le prix pour l’expédition d’un conteneur par cargo est passé de 2 600 $ à 22 000 $ entre 2019 et 2021. 

Toute la chaîne a perdu des maillons, créant d’importants retards dans les livraisons. Pratiquement aucune industrie n’y a échappé.

Une fois les problèmes identifiés, quelles sont les solutions?

Ces trois défis ont durement frappé la plupart des entreprises canadiennes. Toutefois, certaines s’en sont beaucoup mieux tirées que d’autres, et ce, dans tous les secteurs d’activités. 

Leur secret?

Ces entreprises ont misé sur la productivité.

Celles qui ont mis l’accent sur leur productivité, malgré les vents contraires, ont eu des répercussions positives, comme l’indique le tableau suivant.

Ainsi, pour combattre l’inflation, il est suggéré de :

  • Investir dans l’automatisation.
  • Abandonner les biens et services de faible valeur.
  • Protéger la marge bénéficiaire en réduisant le besoin d’intrants

Pour contrer la pénurie de main-d’œuvre, il faut :

  • Automatiser et numériser les tâches répétitives.
  • Former le personnel de tous les niveaux, de façon à faire plus avec moins.

Pour pallier les problèmes d’approvisionnement, il faut :

  • Implanter des logiciels plus performants pour gérer les stocks.
  • Augmenter les stocks.
  • Employer des personnes spécialisées dans la gestion des chaînes d’approvisionnement. 

Les entreprises canadiennes qui ont implanté ces mesures :

  • Affichent 6 fois plus de ventes par employé·e. 
  • Enregistrent 5 fois plus de profits par employé·e. 
  • Ont un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) 4 fois plus élevé par employé·e.

Bref, ces entreprises qui font le pari de l’optimisation traversent la crise en bien meilleure posture financière que les autres. 

Comment devient-on une entreprise plus productive?

Pour y parvenir, BDC propose un processus composé de quatre étapes :

1. Évaluation. Il s’agit de se comparer à d’autres organisations similaires à la sienne en faisant de l’étalonnage, communément appelé du benchmarking, notamment au chapitre des revenus et bénéfices par employé·e.

BDC a d’ailleurs développé un outil qui permet d’évaluer votre performance par rapport à d’autres entreprises de votre secteur.

Cette comparaison vous permet de vous situer dans votre marché. 

2. Optimisation. Les sources de gaspillage sont nombreuses et pèsent lourd dans la productivité des entreprises. On distingue huit domaines où de nombreuses PME bénéficieraient d’une surveillance rapprochée ou d’un contrôle plus strict :

  • La surproduction;
  • L’attente;
  • Le transport;
  • Les activités inefficaces;
  • Les stocks;
  • Les mouvements;
  • La mauvaise qualité;
  • La mauvaise conception.

Une façon simple d’accroître sa rentabilité est d’analyser chacun de ces éléments et de combler les éventuelles brèches. En ayant des processus plus efficaces, vous améliorerez immédiatement votre productivité.

Une cartographie simple suffit souvent à prendre conscience des processus actuels, des failles et des pistes d’optimisation à mettre en place.

Un façon simple d’accroître sa rentabilité est d’analyser chacun de ces aspects dans votre entreprise, et de pallier les éventuels enjeux identifiés.

3. Numérisation. Saviez-vous qu’en moyenne les PME consacrent 120 jours ouvrables à des tâches administratives répétitives ? Cela représente 5 % du coût total de la main-d’œuvre. 

La numérisation de ces tâches peut entraîner des répercussions significatives sur la productivité.

Parmi les entreprises qui adoptent les technologies numériques :

  • 60 % ont accru leur productivité;
  • 50 % ont réduit leurs coûts d’exploitation;
  • 42 % ont amélioré la qualité globale de leurs produits.

Toutefois, la technologie seule ne règle pas tous les problèmes. À vrai dire, il faut savoir l’utiliser à bon escient et bien former ses équipes. 

4. Amélioration continue. C’est souvent la composante oubliée des processus d’optimisation, même si elle demeure essentielle à leur réussite. Certes, il faut une grande discipline pour instaurer une philosophie d’amélioration continue, mais les bienfaits sont énormes.

À cet effet, les études montrent que les PME qui instaurent des pratiques d’amélioration continue :

  • Affichent des bénéfices plus élevés;
  • Augmentent la qualité de leurs produits et services;
  • Améliorent l’efficacité du personnel;
  • Se positionnent avantageusement par rapport à la concurrence.

Conclusion

Les turbulences dans l’environnement économique ne sont pas encore chose du passé, et plus que jamais, il faut du courage et de la ténacité pour diriger une entreprise. 

En osant, et en appliquant un certain nombre de principes liés à votre productivité, vous récolterez des bénéfices concrets.

La tempête ne soufflera pas moins fort, mais vous serez mieux à l’abri et bien en selle pour débusquer de nouvelles occasions d’affaires.

Pour en apprendre davantage sur l’efficacité opérationnelle et vous aider à créer une entreprise plus performante, téléchargez le guide numérique suivant.