Le plan d’affaires, un GPS extrêmement utile pour les entreprises

Où va-t-on ? Par quel chemin ? Quand arrive-t-on ? Ce que votre GPS dit au conducteur, le plan d’affaires le communique à qui s’intéresse à votre entreprise, à commencer par la personne qui conduit la voiture, c’est-à-dire l’entrepreneur·e. Pour beaucoup d’organisations, notamment en phase de démarrage, c’est un indispensable. Mais au fond, qu’est-ce qu’un plan d’affaires ? Éclairage sur cet outil mal aimé.

Écrire son plan d’affaires est souvent perçu comme une montagne par les dirigeant·es. On imagine une centaine de pages remplies de tableaux et de graphiques, regorgeant de chiffres. On appréhende la tâche comme un long et pénible labeur. 

Pourtant, quand on sait s’y prendre, l’exercice peut être relativement simple, et surtout fort éclairant. C’est en tout cas le point de vue d’Ali Diallo et de Julie Plamondon, respectivement directeur régional de la Montérégie et analyste financière chez Evol. Les deux collègues financent et accompagnent des entreprises dans leur stratégie de développement, et des plans d’affaires, ils en voient passer ! 

Un outil de communication

« Le plan d’affaires, c’est d’abord un outil de communication, nous rappelle Julie. C’est la manière de communiquer notre projet à d’éventuels partenaires, investisseurs ou bailleurs de fonds. Ça n’a pas à être compliqué, mais ça doit être cohérent. À sa lecture, le lecteur ou la lectrice doit se faire une idée précise sur certains points : où les dirigeant·es veulent aller, ce qu’ils ou elles veulent accomplir, comment y parvenir, etc. » 

Le risque et le rendement

Une institution financière prêteuse s’attardera principalement à deux volets, nous apprend Ali. « La personne qui va évaluer un plan d’affaires a deux choses en tête : le risque et le rendement. Comme entrepreneur·e, vous devez fournir assez d’éléments convaincants pour démontrer que le risque est relativement faible et que les promesses de rendement sont crédibles. Ce que veut l’institution, c’est de revoir l’argent prêté. »

L’impact social, une condition sine qua non pour Evol

Il est une dimension qu’Evol considère, mais qui est plutôt atypique dans les plans d’affaires : l’impact social et environnemental. Au-delà des chiffres de rentabilité, pour recevoir un financement d’Evol une entreprise doit attester de son impact positif sur la communauté, dans la foulée des objectifs de développement durable de l’ONU. Cet aspect des opérations n’occupe pas une case en particulier du plan d’affaires, mais elle est partout présente : dans le choix des fournisseurs, les matériaux utilisés, le transport, les locaux, voire les client·es. 

Étayer ses chiffres !

Savoir justifier ses hypothèses ajoute un élément clé à un plan d’affaires. L’entreprise qui appuiera ses prévisions financières sur des scénarios étoffés sera plus persuasive. 

Dans le même ordre d’idée, Ali précise qu’il aime bien y retrouver des plans B. « Si le plan A ne fonctionne pas, quelles sont les options qui se présentent ? Le simple fait d’avoir pensé à divers scénarios, de les avoir élaborés et mis par écrit en dit long sur le sérieux des dirigeant·es. Car réussir en affaires implique aussi de devoir trouver rapidement des solutions aux imprévus rencontrés. S’il y a déjà des pistes dans notre plan d’affaires, on part avec une longueur d’avance. »

L’accompagnement d’Evol 

« Nous recevons souvent des plans d’affaires déjà élaborés, explique Julie. Nous pouvons également accompagner les entreprises et entrepreneur·es qui ne se sentent pas encore prêt·es à présenter un plan d’affaires abouti. Auparavant conseillère et maintenant analyste, j’ai vu l’importance de ce service d’accompagnement personnalisé. »

Revenir aux fondamentaux

Un plan d’affaires vise à cristalliser ce que l’entrepreneur·e a en tête et dans le cœur. Le lecteur ou la lectrice cherche à comprendre sa logique, ses forces, les raisons qui l’ont poussé·e à se lancer, ainsi que les opportunités et les partenariats établis ou envisagés. 

Il ne s’agit pas tant de rédiger 80 pages d’étude de marché avec des statistiques, mais plutôt de clarifier les hypothèses, les forces, le réseau de l’entrepreneur, sa vision pour l’avenir et le positionnement fort de son entreprise sur son marché, lui permettant de se différencier et d’apporter de la valeur ajoutée.

Pour cela, il ne faut pas oublier les fondamentaux : la mission, la vision, les valeurs, ce qui constitue les bases d’une entreprise, sa raison d’être et les principes qui la gouvernent. Si le socle est vacillant, l’édifice risque de s’écrouler. 

Démontrer qu’on est en pleine maîtrise

« Dans le fond, l’objectif ultime, c’est de faire voir qu’on a le plein contrôle du projet, poursuit Ali. Qu’on sait d’où on part et où on s’en va. Que les risques sont calculés. Que nos hypothèses sont solides et explicitées. Et que tout est présenté dans un cadre cohérent. »

La dimension humaine

« Je parlais d’entrée de jeu de communication, renchérit Julie. À partir de ce qu’Ali vient de dire, j’ajouterais ceci : il faut que le lecteur y croie, qu’il embarque dans notre storytelling, que notre enthousiasme soit contagieux. Parce qu’au-delà des chiffres, un projet entrepreneurial, c’est vivant, c’est humain, c’est plein d’émotions. »

Finalement, le plan d’affaires, c’est une histoire, racontée avec la tête et le cœur.