Sandrine Milante, PDG d’ÉcoloPharm et coup de cœur de la campagne « 100 entrepreneures qui changent le monde »

On n’associe pas spontanément l’écologie au domaine de la pharmacie. Pourtant, c’est précisément ce qu’a fait Sandrine Milante en s’attaquant à une situation problématique : la génération d’importantes quantités de déchets liés à l’emballage et au suremballage de médicaments sur ordonnance. En offrant aux pharmaciens des solutions d’emballages écoresponsables, elle s’acquitte d’une mission qui lui tient à cœur : s’investir pour rendre le monde meilleur.

Le parcours de Sandrine Milante a démarré pendant ses années d’enseignement universitaire en sciences politiques lorsque ses parents, qui s’étaient portés acquéreurs d’une entreprise spécialisée en moulage de plastique, lui ont proposé de venir leur donner un coup de main pendant quelques mois. 

Comme cela se produit si souvent, ce qui devait être temporaire est devenu permanent. Sandrine, séduite par l’entrepreneuriat, se taille rapidement une solide réputation dans le milieu industriel, puis accède à la direction générale. Mais cela ne suffit pas à satisfaire ses ambitions.

Pour cette leader soucieuse de l’avenir de notre planète, il fallait changer les vieilles façons de faire, qui remontaient à 1974 et qui ne tenaient pas compte de la question environnementale. 

Elle entame des recherches poussées en développement durable dans le secteur de l’emballage, fait table rase du passé et réinvente l’entreprise. 

« La création d’ÉcoloPharm est le résultat d’un constat douloureux sur l’importance des déchets générés par les pharmacies. L’immobilisme n’étant pas une option, j’ai donc passé le bulldozer dans la compagnie pour en créer une nouvelle », souligne celle qui est considérée comme une leader engagée, passionnée et un peu rebelle.

Quand l’évolution devient révolution

« Notre mission est de révolutionner le monde de la pharmacie au Canada — rien de moins ! – en devenant les premiers à offrir des solutions concrètes permettant aux pharmaciens de réduire leur empreinte carbone et, par conséquent, de devenir des acteurs de changement. » 

Ainsi, l’entreprise met en pratique le principe industriel de l’écoconception, qui tient compte des impacts environnementaux et sociaux d’un produit dans tous les aspects de son cycle de vie, de la source (les matières premières) jusqu’à la fin (recyclage). 

« Nous avons repensé notre processus complet, depuis l’approvisionnement et la fabrication jusqu’à la fin de vie de nos produits, pour nous assurer de respecter des normes très élevées d’impact environnemental. Nous avons réduit la consommation de plastique et d’électricité ainsi que nos émissions de CO2. En 2019, nous sommes devenus les premiers manufacturiers de produits d’emballage en Amérique du Nord à obtenir la certification B Corp. »

Rappelons qu’en souscrivant à cette certification reconnue partout dans le monde, ÉcoloPharm s’engage dans une mission de développement durable répondant à des normes rigoureuses de performance, de transparence et de responsabilités sociales et environnementales. 

Le but : participer activement au développement d’une économie plus juste, plus inclusive et plus respectueuse de l’environnement, ce qui répond parfaitement à l’objectif Consommation et production durables de l’ONU. 

« Nous nous sommes engagés à créer de la valeur durable dans le monde des affaires et à avoir un impact positif tant sur l’environnement que sur la société. » 

Sandrine fait rayonner cet engagement en s’impliquant comme mentor auprès des femmes entrepreneures pour les programmes Women4Climate de l’ONU et Futurpreneur Canada, en plus de siéger au conseil d’administration du Conseil des industries durables.

Nous avons toutes et tous le pouvoir de changer le monde

Pour la PDG d’ÉcoloPharm, une chose est certaine : il faut transformer les pratiques d’affaires pour protéger l’avenir. « Nous vivons dans un monde où les entreprises sont responsables de plus de 60 % de la pollution environnementale et, pourtant, elles assument très peu de responsabilités face à ces enjeux. Nous devons devenir des vecteurs de changements positifs. » 

Elle considère que nous avons toutes et tous — individus et entreprises — le pouvoir de changer le monde, que ce soit en agissant pour protéger l’environnement, pour stimuler notre économie ou pour soutenir notre communauté. 

« Devenir entrepreneure, c’est se doter d’un outil de changement supplémentaire, mais lourd de responsabilités. »

Percer dans un milieu d’hommes

Sandrine ne s’en cache pas, ce n’est pas toujours évident d’être une femme entrepreneure dans le domaine manufacturier, où l’on compte une nette majorité d’hommes. Et tout particulièrement dans le secteur des pharmacies. 

« Nous ne sommes pas nombreuses, mais pour moi ce n’est qu’un défi supplémentaire à relever. » La clé de son succès : « Bien s’entourer, ne pas hésiter, faire preuve d’humilité. C’est ce qui m’a permis de faire ma marque dans ce secteur. » 

À preuve : ÉcoloPharm est aujourd’hui le plus grand manufacturier de fioles de médicaments au Canada et le seul manufacturier de produits d’emballage à avoir obtenu une certification B-Corp. Plus de 30 % des pharmacies utilisent actuellement leurs produits et ont entamé un virage écoresponsable.

Sandrine compte bien poursuivre sur cette lancée, notamment avec une expansion aux États-Unis pour transformer la totalité du marché nord-américain. « C’est notre projet pour 2021. La situation n’est pas parfaite là-bas, mais nous sommes bien préparés ! »

Zénitude et zéro culpabilité

Quand on est à la tête d’une entreprise en pleine expansion, on doit s’investir à fond et faire face à des situations de stress qu’on ne veut idéalement pas ramener à la maison.

La PDG, qui est mère d’une jeune fille, s’appuie sur les principes fondateurs de son entreprise que sont l’authenticité et la transparence pour concilier travail et famille. 

« Ce que je rapporte à la maison, c’est de la zénitude et, surtout, zéro culpabilité. J’ai d’ailleurs décidé de rayer ce mot de mon vocabulaire. Je ne compte pas les heures ni les voyages d’affaires que je fais partout en Amérique du Nord, mais ça ne m’a jamais empêchée d’être une conjointe et une maman très attentionnée. J’ai toujours refusé de me sentir coupable par rapport à mes choix. J’ai décidé de démontrer à ma fille que si on aime notre travail, on le fait avec passion, et que ça nous rend heureux. C’est ce qui nous permet de profiter des beaux moments que nous passons ensemble. »

Pour info : ÉcoloPharm

Des ambassadrices inspirantes et des entrepreneures « coup de cœur »

Pour maximiser la force de l’impact de sa campagne, Evol s’entoure de quatre ambassadrices exceptionnelles, dont les entreprises répondent à plusieurs objectifs de développement durable de l’ONU : Marie-Josée Richer, cofondatrice de Prana (consommation et production responsable) ; Cadleen Désir, fondatrice de Déclic (éducation de qualité) ; Dorothy Rhau, fondatrice d’Audace au féminin (réduction des inégalités) ; et, enfin, Mélissa Harvey, fondatrice de Zorah Biocosmétiques (travail décent et croissance économique).

Parmi les 100 entrepreneures retenues pour cette campagne, le jury a sélectionné 3 entrepreneures « coup de cœur » qui se démarquent par leur motivation, leur impact et l’innovation de leurs actions : Sandrine Milante (ÉcoloPharm), Nahid Aboumansour (Petites mains) et Julie Poitras-Saulnier (Loop Mission).

Pour en savoir plus sur ces femmes aussi motivantes qu’inspirantes, nous vous invitons à les découvrir sur notre blogue – ou en écoutant nos balados animés par Sévrine Labelle, PDG d’Evol. C’est un rendez-vous !