Pour assurer la pérennité d’un savoir-faire ancestral, faire connaître la culture autochtone partout dans le monde et valoriser le travail des femmes autochtones, Josée Shushei Leblanc a créé Atikuss Canada. Ayant son nom formé des mots atik (caribou) et uss (jeune qui représente pour elle l’espoir), cette entreprise se spécialise dans la fabrication de bottes traditionnelles autochtones, nommées les bottes de l’Espoir.

Une entrepreneure d’exception

Identifiée parmi les 25 leaders d’impact de notre campagne 1001 raisons, Josée à un parcours riche de sens et une vision inspirante du rôle et de l’impact que peut avoir une entreprise sur la société. 

Josée a un parcours atypique qui prend maintenant tout son sens au sein de son entreprise. Au cours de sa carrière professionnelle, elle a évolué en finance au sein du régime des bénéfices autochtone de planification à la retraite, a été directrice générale d’un centre d’amitié autochtone, directrice générale d’une usine de transformation du crabe et gérante de la carrière d’un artiste peintre de réputation internationale.

C’est d’ailleurs après avoir racheté le surplus de stock de la boutique d’artisanat autochtone qui fermait juste à côté de sa galerie d’art à Uashat près de Sept-Îles que l’histoire d’Atikuss à pris naissance. 

Pour rentabiliser son achat, Josée décide, à ce moment, de vendre des mocassins traditionnels. Cependant, lors de ses démarches, elle constate que les artisanes ne sont pas rémunérées équitablement et elle décide que les choses doivent changer.

En peu de temps, elle met sur pied une entreprise qui, jusqu’à ce jour, a aidé 400 femmes autochtones à se créer une autonomie financière, de l’estime de soi et, parfois, à se rapprocher de leur culture.

Josée Shushei Leblanc, Directrice générale et PDG d’Atikuss et Myriam Lemieux, Directrice régionale de la Côte-Nord chez Evol

L’histoire derrière la paire de botte

Vous devez d’abord savoir que la paire de bottes que vous achetez chez Atikuss est perlée à la main. Oui, même en 2023. Le perlage fait partie du savoir-faire ancestral et de la culture autochtone. Cela fait partie de sa richesse; bien sûr, à l’époque le perlage était fait de pics de porc-épic et de coquillages. 

Tous les produits sont créés de façon traditionnelle à partir de matériaux naturels issus de la chasse écoresponsable, en gardant en tête la réutilisation, le non-gaspillage et le retour aux communautés.

De plus, chez Atikuss, chaque botte illustre un moment d’histoire de la culture autochtone et la perleuse prend le temps d’écrire un vœu à l’acheteur·euse. Chaque création devient donc unique.

Tout comme votre geste. 

Josée a aussi un partenariat avec la Maison chez Doris, située à Montréal, afin d’offrir des ateliers de perlage aux femmes inuites et autochtones en situation d’itinérance afin de les aider à retrouver une autonomie financière tout en se reconnectant à leur culture.

Cet emploi leur permet de stabiliser leur situation économique dès les premiers jours et d’apaiser leur stress financier. Pour certaines, ce sera un emploi passager, mais qui n’aura pas été sans impacts positifs.

Une vision de développement

Josée est fière de ce qu’elle accomplit au quotidien. Elle trouvé comment s’épanouir en mélangeant développement social et économique.

Elle a d’ailleurs remporté le prix « Femme entrepreneure exceptionnelle » jeudi dernier, remis par Tourisme Autochtone Canada (ATAC) lors du gala qui s’est tenu à Winnipeg au Manitoba. En 2021, Atikuss avait remporté le grand prix « Entreprise de l’année » remis par Tourisme autochtone Québec.

De plus, 70 % des ventes de l’entreprise proviennent de clients non-autochtones.

Elle réussit donc à faire rayonner ce savoir-faire comme elle le souhaitait.

Josée a de grands projets à venir.

Côté production, l’entreprise a récemment fait l’acquisition d’équipements permettant d’automatiser certaines tâches liées au collage des semelles. N’ayez crainte, le produit sera toujours authentique et fait main. Le fils de Josée maîtrise parfaitement la technique traditionnelle de pose de semelles. Ce changement leur permet de passer d’une capacité opérationnelle de 2 paires de bottes par jour à plusieurs centaines. Ce qui leur ouvre aussi la voie de l’exportation.

Par ailleurs, le plus grand projet de Josée est probablement l’Économusée qui ouvrira ses portes au printemps prochain. Les visiteurs et visiteuses pourront y vivre un parcours expérientiel et voir à l’œuvre les artisanes. Ils découvriront aussi toute l’histoire du mocassin, d’hier à aujourd’hui.

« Josée est une femme tellement sympathique et accueillante. Une femme qui a, de tout évidence, un grand respect pour chacun·e de ses employé·e·s. Lors de ma visite, en septembre, elle a pris le temps de m’expliquer avec enthousiasme toutes les étapes de fabrication des bottes et de me présenter son projet d’Économusée qui commence à prendre forme. Ce sera une expérience immersive multisensorielle au cœur de la culture innue. De plus, les gens pourront voir les employé·e·s à l’œuvre. Je vous le dis, ce sont des artistes », me partage Myriam Lemieux, directrice régionale de la Côte-Nord chez Evol.

Josée souhaite poursuivre l’impact positif de son entreprise, aider le plus grand nombre de femmes autochtones, poursuivre ses démarches écoresponsables et bien préparer sa relève. Tout cela, malgré les défis liés à la pénurie de main-d’œuvre actuelle.

Elle le doit à cet art millénaire et à la mémoire des Premières Nations.

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Josée Shushei Leblanc a été reconnue comme l’une des 25 leaders d’impact de notre campagne 1001 raisons. Pour en découvrir davantage sur cette entrepreneure, vous pouvez lire son profil ou visionner sa vidéo.

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