La responsabilité sociale d’entreprise : des pistes pour passer de la parole aux actes

Personne n’est contre la vertu : tout le monde souhaite une société plus juste, plus respectueuse de l’environnement, plus égalitaire. Cela est vrai pour les individus, mais aujourd’hui, c’est aussi vrai pour les entreprises.

Le hic : comment passer à l’action ?

Suivons la guide, Lucie Beaulieu, qui démystifie pour nous le concept de la responsabilité sociale d’entreprise.

Madame Beaulieu est associée et directrice de pratique en stratégie d’impact chez Credo, une firme-conseil montréalaise dont la mission est d’habiliter les organisations à réaliser leur plein potentiel d’impact sur les enjeux sociaux et environnementaux.

Qu’est-ce que la responsabilité sociale d’entreprise ? 

Le concept de RSE est né au début des années 1960 dans le monde anglo-saxon. Marginal pendant plusieurs décennies, il est devenu très populaire dans les années 2000, et fait maintenant consensus.

En effet, il est aujourd’hui généralement admis qu’une entreprise doit prendre en compte les enjeux environnementaux et sociaux de ses activités et décisions.  

Mais qu’est-ce au juste que la RSE ? Il existe plusieurs définitions, reconnaît madame Beaulieu, qui retient celle-ci, de la BDC : il s’agit de « l’engagement que prend une entreprise en vertu duquel elle gérera les effets sociaux, environnementaux et économiques de ses activités, de façon responsable et conforme aux attentes du public ». 

Au-delà de l’image, quels bénéfices une entreprise peut-elle tirer de la RSE ? 

« Ils sont nombreux et significatifs », précise la stratège.

Prenons comme exemple la pénurie de main-d’œuvre, phénomène exacerbé par la pandémie et un puissant frein à la croissance pour de nombreuses organisations.  

Selon une étude de la BDC, citée par Luce Beaulieu, 55 % des entreprises ont de la difficulté à recruter, et 26 % peinent à fidéliser les membres de leur équipe. Des chiffres qui n’étonnent personne. 

Or, la firme Porter Novelli a réalisé un sondage auprès d’employé·e·s travaillant dans des entreprises ayant adopté une culture RSE. 

Selon ce sondage, 92 % recommanderaient leur employeur et 89 % confirment un degré plus élevé de loyauté et de motivation au travail.  

Des statistiques spectaculaires, disons-le, tout spécialement en cette époque de Grande Démission. 

Les PME, particulièrement adaptées à la RSE 

Mais la démarche RSE est-elle accessible à de simples PME ?

Absolument, même que les petites et moyennes entreprises peuvent particulièrement bien se moduler aux principes de la responsabilité sociale.  

D’abord, elles sont souples et adaptables, ce qui leur permet de se positionner rapidement face aux nouvelles possibilités qui apparaissent dans leur marché.  

Ensuite, elles sont créatives et innovatrices — toujours à la recherche de nouvelles idées. 

Finalement, les PME sont plus agiles (moins bureaucratiques), il leur est donc plus facile de faire connaître la RSE entre leurs murs et de mobiliser l’ensemble de l’entreprise.

S’engager dans une démarche structurante 

Mais concrètement, comment passer à l’action ?

Il existe des normes — établies sur des approches, des modalités et des processus formalisés — qui permettent de s’y retrouver : ISO 26000, GRI, SBT, etc. 

Ces normes, qui sont autant d’invitations à entreprendre une démarche structurante, ont comme référentiel les 17 objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies. 

Si la plupart sont internationales, le Québec n’est pas en reste.

Sous l’égide du Bureau de coordination du développement durable du MDEIE, il s’est doté de la norme BNQ 21000, dont  le but est de « guider et d’outiller les organisations de tous types dans l’adoption progressive des pratiques de gestion durable, ainsi que d’aider à formaliser un dialogue avec leurs multiples parties prenantes » (https://www.bnq21000.qc.ca/). 

Le mouvement des Benefit Corporations 

Peut-être avez-vous entendu parler de ces fameuses Benefit Corporations — B Corps pour les initié·e·s ? 

Ce sont des entreprises réputées (et certifiées !) pour agir dans l’intérêt public général, selon toute une série de critères, articulés autour de trois grands thèmes :

  • La performance sociale et environnementale
  • La transparence
  • La responsabilité/redevabilité

Ce mouvement a connu un fort essor au cours des dernières années. Aujourd’hui, plus de 2 200 entreprises de partout dans le monde sont certifiées B Corp. 

L’une des entreprises les plus célèbres à arborer sa certification B Corp est Patagonia, marque californienne de vêtements de plein air.

Parmi ses faits d’armes, Patagonia s’est engagée à verser au moins 1 % de ses revenus à des organismes communautaires à vocation environnementale. 

Il existe ici aussi des entreprises qui ont réussi le parcours extrêmement exigeant menant à la certification B Corp, une référence sur la planète en matière de RSE.

Luce Beaulieu nous cite les cas d’Oneka, de GSoft et de Rose Budha, trois compagnies qui se démarquent dans leur marché. 

Du soutien pour devenir une entreprise RSE

Mais ce n’est pas si simple de s’y retrouver, sans compter que la démarche entraîne des coûts non négligeables.

Heureusement, il existe de nombreuses ressources qui viennent en aide aux entreprises québécoises souhaitant adopter la culture RSE, une aide sur le plan financier et celui du conseil. Mme Beaulieu en nomme trois : 

Le Fonds Écoleader, qui a pour vocation d’orienter et de soutenir les entreprises qui souhaitent intégrer un large éventail de pratiques d’affaires écoresponsables et de technologies propres. 

Le fonds dispose : 

  • d’un programme de financement 
  • d’un réseau d’agents qui agissent comme conseillers 
  • d’outils pour orienter la réflexion et les démarches

PME sobre en carbone, « laboratoire d’idées indépendant », qui vise à accélérer la transition de l’économie québécoise vers un avenir sobre en carbone.

FACE, dont la raison d’être est d’accroître le bien-être économique et la richesse des noirs canadiens.

La société évolue, les mentalités aussi. Les principes qui sous-tendent nos décisions d’affaires doivent être en phase avec cette évolution. Les individus l’ont compris, et les entreprises sentent l’envie et le besoin d’emboîter le pas. Il faut s’en réjouir.


Ce présent article a été rédigé suite au visionnement du webinaire «Améliorer votre engagement en tant qu’entreprise socialement responsable» animé par Luce Beaulieu. Elle y présente des balises claires pour aider les dirigeants et dirigeantes à passer de la parole aux actes. Une présentation à écouter, stylo en main. 

En partenariat avec Cascades, Evol présente une série de 3 dîners-conférences pour vous aider à devenir une entreprise responsable aux niveaux social, environnemental et économique. C’est avec grand plaisir que nous vous invitons à regarder les enregistrements disponibles dans la section Boîte à outils.  Bonne écoute ! 


Présentation de notre partenaire

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Cascades, un monde de possibilités!

Fondée en 1964, Cascades propose des solutions durables, innovantes et créatrices de valeur en matière d’emballage, d’hygiène et de récupération. L’entreprise compte approximativement 10 000 femmes et hommes travaillant dans un réseau de près de 80 unités d’exploitation situées en Amérique du Nord. 

Leur mission : contribuer au mieux-être des personnes, des communautés et de la planète en proposant des solutions durables, innovantes et créatrices de valeur.

Cascades désire  jouer un rôle essentiel dans le succès de ses clients en traçant la voie en matière de solutions durables d’emballage, d’hygiène et de récupération.

Pour en connaître davantage sur les services offerts par Cascades: https://www.cascades.com/fr/produits-services/services.


Luce Beaulieu | Associé et directrice chez Credo

Luce possède un parcours professionnel de plus de 15 ans en développement durable et détient une maîtrise en Stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’ÉSG-UQÀM. 

De 2013 à 2016 au CIRAIG, elle a codéveloppé des projets en analyse sociale du cycle de vie, en impacts sociaux et environnementaux et particulièrement en économie circulaire. Après avoir occupé le poste de coordonnatrice scientifique à l’Institut EDDEC (devenu le CERIEC), Luce a poursuivi sa contribution à la transformation sociétale au CIRODD en tant que directrice générale, de 2018 à 2021. En plus d’avoir piloté le renouvellement d’aide financière du regroupement et son déploiement stratégique, c’est également au CIRODD qu’elle a eu l’opportunité de contribuer à l’essor des objectifs de développement durable (ODD) au Québec. 

Passionnée d’innovation durable et de création d’impact social afin d’accélérer la transition socioécologique, elle est depuis juillet 2021 associée et directrice, stratégie d’impact — OBNL et organisations publiques chez Credo.