Le développement durable en petits gestes concrets

On imagine parfois le développement durable comme quelque chose d’abstrait ou d’énorme qui demande d’imposantes ressources. Au-delà du recyclage, de la voiture électrique et de l’agriculture bio, surtout pour une entreprise, qu’en est-il exactement ? Comment faire sa part concrètement ? Evol s’est entretenu avec l’équipe de Maillon Vert et a obtenu des réponses.

Maillon Vert est le cabinet-conseil en développement durable qui accompagne une cohorte d’entreprises engagées dans un parcours écoresponsable chez Evol, une initiative en partenariat avec Desjardins.

Quand on a demandé à Marc-André Mailhot et à son équipe de nous donner des exemples concrets de gestes accomplis par les entreprises du parcours, voici ce qui nous a été confié. 

Malterre

Malterre est née du désir de trois femmes de valoriser les drêches de la bière. 

Les drêches? Il s’agit d’un coproduit végétal issu du brassage de la bière, qui est normalement envoyé dans les sites d’enfouissement ou, quelques fois, jeté au compost. 

Créatif, le trio a exploré diverses manières de réutiliser cette matière riche en goût et en nutriments. C’est ainsi que sont nés les craquelins Malterre, produits à partir des résidus des drêches provenant de la microbrasserie familiale.

Poussées par le désir de toujours mieux faire, les trois femmes utilisent du sirop d’érable local pour ses craquelins au lieu du sucre raffiné, et elles sont en processus pour vendre leurs délicieuses douceurs aussi en vrac, afin d’éviter les sacs jetables.

Douceurs et petits poids

Douceurs et petits poids, c’est un centre de bien-être périnatal, offrant divers services pour toute la famille, situé à Saint-Bruno-de-Montarville. On y organise toutes sortes d’activités (cours de remise en forme, conférences, café-rencontre, soins, séances photos, rassemblements et événements comme des anniversaires, baby shower, etc…). 

Or on le sait bien, quand on met plein d’enfants dans une même salle, il y a normalement plein de décorations. 

Alice, l’une des propriétaires de Douceurs et petits poids, s’est demandé comment réduire la quantité de déchets produits par les ballons et autres articles de décoration que l’on retrouve lors des fêtes.

Elle a décidé de fièrement afficher ses valeurs et a débuté des actions pour sensibiliser sa clientèle à l’importance de réduire, réutiliser et recycler.

Parmi les initiatives mises de l’avant, elle a incité les parents à laisser sur place le matériel utilisé à l’intention d’autres parents qui viendraient à la fête suivante, afin d’éviter la surconsommation. 

Par exemple, Alice a confectionné pour un événement une énorme banderole de ballons. Or au lieu d’avoir eu une utilisation unique, la banderole a déjà servi de nouveau trois fois. Alice a aussi récemment trouvé une compagnie qui propose des articles de fête réutilisables !

De petits gestes qui, en les additionnant, font une grande différence.

OLA Bamboo

OLA Bamboo est une entreprise engagée. Elle a su innover en fabriquant des brosses à dents en bambou au lieu du plastique. 

Et maintenant, l’équipe pousse le concept plus loin : utiliser des retailles d’érable.

L’entreprise récupère en effet des retailles d’un luthier qui utilise l’érable pour fabriquer ses guitares. Ces nouvelles brosses à dents sont donc produites ici, avec des matériaux locaux qui ont été revalorisés. 

Par ailleurs, soucieuse de minimiser l’impact sur l’environnement, OLA Bamboo a décidé d’optimiser sa gestion des livraisons et passer d’un service quotidien à hebdomadaire. L’entreprise réduit ainsi ses émissions de gaz à effet de serre. 

ABC Clinique santé

Charles Bélanger n’est pas qu’un professionnel de la santé, c’est aussi un grand rêveur et un véritable ambassadeur des bonnes pratiques écoresponsables. De par sa nature, la clinique génère peu de déchets à la base. Avant la mise en place du parcours avec Evol, des efforts avaient été investis pour réduire la quantité de papier consommé à la clinique, notamment par la transition numérique des dossiers.

« Il faudrait optimiser notre gestion des matières résiduelles », s’est-il dit un jour. Il a non seulement lancé l’idée à son équipe d’ABC Clinique santé, mais aussi au propriétaire de l’immeuble. 

Il a finalement mis en place un système de compost pour l’ensemble du bâtiment. 

Prochain projet : stationnement à vélos extérieur!

Gélinite

Gélinite, un fabricant de puits filtrants et de système d’infiltration des eaux pluviales, faisait face à un grand défi d’approvisionnement. Pour le relever, l’entreprise s’est mise à chercher un fournisseur en Chine. 

Mais à contrecœur. 

En effet, les dirigeants auraient préféré encourager une entreprise locale. De plus, comment s’assurer que l’éventuel fournisseur chinois respecte les principes fondamentaux de développement durable ?

Gélinite a trouvé un consultant en audit d’écoresponsabilité des entreprises chinoises, preuve que le processus s’est rendu loin.

Éric Bard, actionnaire chez Gélinite et responsable de l’approvisionnement, avait fait une croix sur ses espoirs de trouver quelqu’un au Québec. C’était sans compter sur la chance qui s’est mise de la partie.

En cherchant autre chose sur Marketplace, un collègue est tombé sur un équipement industriel usagé capable de produire précisément ce que l’entreprise comptait importer de Chine, à une fraction du prix. Depuis, Gélinite s’approvisionne auprès d’un distributeur québécois pour la matière première à transformer. 

Coup de chance, certes, mais qui ne se serait pas produit si Gélinite n’avait pas inscrit le développement durable comme critère prioritaire dans son processus décisionnel.

Les bénéfices sont nombreux pour l’entreprise : économie de coûts, chaîne d’approvisionnement et de production sécurisées, besoin d’inventaire éliminé puisqu’elle peut produire sur demande, fournisseur local, meilleur contrôle de l’écoresponsabilité.

Il suffit de peu de choses pour changer notre manière de voir et s’engager dans la voie du développement durable.

« À partir du moment où les principes d’écoresponsabilité sont mis sur le même pied que les principes de rentabilité, par exemple, de belles choses se produisent », nous dit Marc-André Mailhot, président de Maillon Vert. « L’idée n’est pas de tout transformer du jour au lendemain : ce serait infaisable et risqué. Mais en commençant avec ce qui est à notre portée, et en considérant les enjeux de développement durable dès le départ, il se passe de grandes choses ».


Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat avec Desjardins ayant pour objectif la création des Parcours Essence-repreneur·es et Croissance d’impact, une initiative d’accompagnement qui permet à de jeunes entrepreneur·es de faire progresser leur projet de repreneuriat et de croissance d’impact par l’entremise de parcours innovants. Pour en connaître davantage sur cette initiative :